Monodrame pour une comédienne, accordéon, mandoline, guitare et harpe
Trans-adaptation de la nouvelle de Charlotte Perkins Gilman The Yellow Wallpaper (1892)
Un spectacle avec :
Clara Chabalier – comédienne
Le TrioPolycordes – guitare, harpe, mandoline
NN – accordéon
pensé par :
Bernard de Vienne – compositeur
Yves Sarda – traducteur
Notes d’intention
Les personnages : la femme (et son double « captive » du papier), John le mari, Jenny la femme de chambre et le bébé (« hors scène »).
Le texte sera principalement parlé par la comédienne.
Les instruments seront un « accompagnement » discret de la parole (la comédienne chantera de temps en temps une mélodie très simple). La musique sera soit absente soit agira comme une ponctuation ou un interlude séparant les parties.
Certains des musiciens/nes donneront des répliques à la protagoniste en incarnant le mari ou la femme de chambre.
De plus, ceux-ci joueront quelques percussions.
La thématique étant une sorte de folie qui s’installe progressivement, un élément musical répétitif figurera celle-ci ainsi que de constants retours des mêmes fragments musicaux traduisant une situation qui se clôt sur elle-même.
Le texte abordant la thématique du double et de la folie, celle-ci sera traduite musicalement par des effets de dédoublement (ou plus) de la musique et les voix des instrumentistes agiront comme autant de projections psychologiques du personnage principal.
Cette production au dispositif scénique léger (simple mise en espace et en lumière) pourra être donnée dans des lieux les plus divers.
Bernard de Vienne
Tout d’abord est prévu un prologue en forme de didascalie, puisqu’aussi bien le texte, accompagné de musique, soutenu ou contrecarré par elle, est destiné à être lu, joué, entendu, parlé/chanté, le tout non dénué de couleurs, comme son titre original – et celui choisi pour cette éventuelle mise en espace – y invitent…
Peu à peu prennent voix… un homme, une femme, en anglais, puis en français… surtout et avant tout, celle de cette femme, nouvellement accouchée… d’un garçon nous plaît-il d’imaginer car le sexe de son bébé n’est jamais précisé, transplantée dans un cadre idyllique, romantique, exotique, évocateur de la lointaine et vieille Angleterre, espéré d’entrée « hanté », donc déjà gros de hantises… proche de la mer, comme chez Edgar Allan Poe… très vite, l’entourage de plus en plus subi de la « convalescente », confinée d’un nouveau genre, se voit réduit à l’état d’accessoire encombrant par cette dernière, relativement libre de ses mouvements et surtout nantie d’une imagination débordante qui va prendre le pas sur tout le reste pour atteindre au final un état de délivrance totale et d’aliénation complète en même temps… tel était le sort – métaphorique ici, dramatique ô combien dans le monde du dehors d’alors – de celles réduites quelquefois, par nature et leur statut, à l’outrance de leur démence, suite à leur incapacité à exprimer la moindre velléité d’indépendance, corsetées qu’elles étaient par les conventions de toute sorte…
Un bref épilogue inédit viendra rétablir la distance entre l’auteure et son personnage par une adresse à l’homme, et au mari de l’histoire, lesté d’un humour réparateur et réconciliateur, plaidant pour un juste rééquilibrage des rapports entre les sexes…
Yves Sarda